Les meilleures citations de Marguerite Duras:
-C'est curieux un écrivain. C'est une contradiction et aussi un non-sens. Écrire c'est aussi ne pas parler. C'est se taire. C'est hurler sans bruit.
. C'est reposant un écrivain, souvent, ça écoute beaucoup.
-Le livre bouge en moi avant de venir au jour. L’écrivain n’est pas tout à fait responsable de sa création. L’écriture pourrait être définie comme un phénomène de lecture intérieure.
-La passion reste en suspens dans le monde, prête à traverser les gens qui veulent bien se laisser traverser par elle.
-Au fond les gens supportent mal le bonheur. Ils le désirent bien sûr, mais dès qu'ils l'ont, ils s'y rongent à rêver d'autre chose.
-La solitude de l'écriture c'est une solitude sans quoi l'écrit ne se produit pas.
-Ma vie, ma biographie, mes films, c’est pareil ; il n’y a pas de temps où je n’écris pas ; j’écris tout le temps, même quand je dors ; faire une distinction entre tous ces états me parait complètement dépassé quant à moi.
-Tout écrivait quand j'écrivais dans la maison. L'écriture était partout.
-Je lis la nuit, jusqu'à trois, quatre heures du matin : l'obscurité, le noir autour de soi, ça ajoute beaucoup à la passion absolue qui s'établit entre le livre et nous. Vous ne trouvez pas ? La lumière du jour disperse les intensités en quelque sorte.
-Les écrivains sont des gens seuls. Partout, et toujours, ils l'ont été.
-Une idée est toujours une bonne idée du moment qu'elle fait faire quelque chose.
-Ecrire quand même malgré le désespoir. Non : avec le désespoir.
-Je crois que c'est ça que je reproche aux livres, en général, c'est qu'ils ne sont pas libres. On le voit à travers l'écriture : ils sont fabriqués, ils sont organisés, réglementés, conformes on dirait. Une fonction de révision que l'écrivain a très souvent envers lui-même. L'écrivain, alors il devient son propre flic. J'entends par là la recherche de la bonne forme, c'est-à-dire de la forme la plus courante, la plus claire et la plus inoffensive. Il y a encore des générations mortes qui font des livres pudibonds. Même des jeunes : des livres "charmants", sans prolongement aucun, sans nuit. Sans silence. Autrement dit : sans véritable auteur. Des livres de jour, de passe-temps, de voyage. Mais pas des livres qui s'incrustent dans la pensée et qui disent le deuil noir de toute vie, le lieu commun de toute pensée.
-C'est drôle le bonheur, ça vient d'un seul coup, comme la colère.
-Il reste toujours quelque chose en soi, en vous, que la société n'a pas atteint, d'inviolable, d'impénétrable et de décisif.
-Elle dit aussi que s'il n'y avait ni la mer ni l'amour personne n'écrirait des livres.
-Un livre n’est jamais traduit, il est emporté dans une autre langue.
-La solitude elle se fait seule. Je l'ai faite. Parce que j'ai décidé que c'était là que je devrais être seule, que je serais seule pour écrire des livres.
-Nous ne savions plus vouloir être libres, nous étions des rêveurs, des vicieux, des gens qui rêvent du bonheur et qu'un vrai bonheur accablerait plus que tout. Il restait que nous nous plaisions à nous-mêmes et que nous ne désirions rien d'autre au fond que de continuer à nous croire faits pour une vie impossible.
-Pourquoi on ne peut pas montrer le bonheur ? On ne peut pas le montrer et on croit qu’on peut le montrer dans tous les films américains ! La femme qui sourit, le mari qui revient de son travail : « Bonsoir ma chérie, bonjour ma chérie, au revoir ma chérie, quel bonheur de... Tu deviens de plus en plus belle », etc., etc. C’est parce que le bonheur n’existe pas. Alors ils essayent de nous montrer ce qui n’existe pas. Moi, j’essaye de montrer ce qui existe. C’est-à-dire que le bonheur n’existe pas et que c’est dans l’inexistence du bonheur que le bonheur existe.
-Mais je ne suis pas de ces écrivains qui, d'avance, savent ce qu'ils vont faire. Je ne prends jamais de notes et je travaille toujours comme ça : l'acte d'écrire est un voyage dans l'inconnu. Je vais où je peux.
-Je sais que ce ne sont pas les vêtements qui font les femmes plus ou moins belles ni les soins de beauté, ni les prix des onguents, ni la rareté, le prix des atours. Je sais que le problème est ailleurs. Je ne sais pas où il est.
-Il devrait y avoir à la fin de chaque vie, une fois que les interdits qui ont étouffé votre jeunesse se sont dépassés, quelques années de ce printemps gagné.
-La solitude c'est ce sans quoi on ne fait rien. Ce sans quoi on ne regarde plus rien.
-Ça rend sauvage l’écriture. On rejoint une sauvagerie d’avant la vie. Et on la reconnaît toujours, c’est celle des forêts, celle ancienne comme le temps. Celle de la peur de tout, distincte et inséparable de la vie même. On est acharné. On ne peut pas écrire sans la force du corps. Il faut être plus fort que soi pour aborder l’écriture, il faut être plus fort que ce qu’on écrit.
-Je peux dire ce que je veux, je ne trouverai jamais pourquoi on écrit et comment on n’écrit pas.
- L’insulte, c’est aussi fort que l’écriture. C’est une écriture mais adressée. J’ai insulté des gens dans mes articles et c’est aussi assouvissant qu’écrire un beau poème.
-Il y a souvent des récits et très peu souvent de l'écriture.
-Pleurer, il faut que ça ait lieu aussi.
-La solitude est toujours accompagnée de folie. Je le sais.
-Je ne suis pas très expansive, mais les gens ne se trompent pas là-dessus parce que je leur donne à manger… Je ne leur dis pas que je les aime, je ne les embrasse pas, je ne suis pas quelqu’un de tendre, alors je fais à manger pour les autres.
-Même l'amour d'un chien, c'est sacré.
-Il faut éviter de penser à ces difficultés que présente le monde, quelquefois. Sans ça, il deviendrait tout à fait irrespirable.
-Cette illusion qu'on a - et qui est juste - d'être le seul a avoir écrit ce qu'on a écrit, que ce soit nul ou merveilleux.
-Dans un livre, les choses sont dites ; dans un film, tout est montré. C’est à la fois la pauvreté du cinéma et sa richesse. L’écrit fait tout à lui seul, contrairement à l’image.
-Marguerite Duras.- C’est secondaire dans ma vie, le cinéma. Ça ne remplace pas l’écriture. Le cinéma est venu à moi. C’était Resnais. Il avait un crédit, un délai de neuf semaines, pas de sujet. J’ai travaillé rapidement pour le dépanner. Mais je n’ai rien provoqué. C’est tout. Le cinéma est une expérience parallèle. Rien n’est plus difficile qu’un livre.
-Ecrire toute sa vie, ça ne sauve de rien, ça apprend à écrire, c'est tout.
-Vous y allez tout droit à la solitude.
Moi, non, j'ai les livres.
-L'écrivain a deux vies: une, celle à la surface de soi, qui le fait parler, agir, jour après jour. L'autre la véritable, qui le suit partout, qui ne lui donne pas de repos.
-Il n'y a rien de plus dégoûtant qu'un bijou. Ça ne sert à rien, à rien. Et ceux qui les portent n'en ont pas besoin, moins besoin que n'importe qui.
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