J''ai eu l'infortune de me nourrir des rêves et des visions de grands américains: de poètes et de voyants. C'est une autre race qui l'a emporté. Ce monde qui se forme me fait peur. Je l'ai vu germer; je puis le déchiffrer comme un calque. Ce n'est pas un monde où j'ai envie de vivre. C'est un monde fait pour des monomaniaques obsédés par l'idée de progrès...mais d'un faux progrès qui pue. C'est un monde encombré d'objets inutiles que, pour mieux les exploiter et les dégrader, on a enseigné aux hommes et aux femmes à considérer comme utiles. Le rêveur aux songeries non utilitaires n'a pas place dans ce monde. En est banni tout ce qui n'est pas fait pour être acheté et vendu, que ce soit dans le domaine des objets, des idées, des principes, des espoirs ou des rêves. Dans ce monde, le poète est un anathème, le penseur, un imbécile, l'artiste, un fugitif, le visionnaire, un criminel.
Henry Miller, le cauchemar climatisé
Être heureux, c’est apprendre à choisir. Non seulement les plaisirs appropriés mais aussi sa voie, son métier, sa manière de vivre et d’aimer. Choisir ses loisirs, ses amis, les valeurs sur lesquelles fonder sa vie. Bien vivre, c’est apprendre à ne pas répondre à toutes les sollicitations, à hiérarchiser ses priorités. L’exercice de la raison permet une mise en cohérence de notre vie en fonction des valeurs ou des buts que nous poursuivons. Nous choisissons de satisfaire tel plaisir ou de renoncer à tel autre parce que nous donnons un sens à notre vie – et ce, aux deux acceptions du terme : nous lui donnons à la fois une direction et une signification. Sénèque
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